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L’inauguration du 2 octobre 1921

Une inauguration sous conditions

Clemenceau avait accepté, non sans hésitation, de présider l’inauguration de son monument, mais à la condition que ce soit une cérémonie amicale, démocratique et sans protocole ; donc pas de politique, ni d’uniformes militaires ou officiels.

La journée d’inauguration est fixée au dimanche 2 octobre 1921. A cette date, le bourg de la petite ville provinciale est fièrement pavoisé pour accueillir le héros statufié. La foule qui se masse sur la place de Saint-Hermand (un rapport officiel fera état de 10 000 personnes) ne peut pas encore voir le monument, recouvert d’une grande toile grise.

Compliment de bienvenue à l’arrivée de Georges Clemenceau

Joseph Baillargé, père, Joseph, fils, Madeleine, Gérard qui a lu le compliment, Julia Baillargé, la mère.

Clemenceau vient inaugurer lui-même le monument érigé en son honneur à St Hermant.
Journée très importante aussi pour un jeune garçon de 12 ans et demi Gérard Baillargé, fils de Joseph Baillargé tailleur de pierre et de Julia Fagot épouse Baillargé qui tenait le café en face du champ de foire.
C’est ce petit Gérard qui a été choisi pour réciter le compliment de bienvenue à l’arrivée de Georges Clemenceau, compliment soigneusement préparé et répété à l’école de Ste Hermine.
Ce petit garçon, mon père, a gardé toute sa vie un très fort souvenir de ce grand jour de fête .Mais en nous le racontant, il ajoutait qu’il avait quand même été désappointé car Georges Clemenceau, très pressé, l’a remercié avant qu’il ait pu terminer tout à fait son compliment pour passer à la suite de la cérémonie.
Thérèse Baillargé-Legal

Revue de Presse du 3 octobre 1921

L’arrivée de Clemenceau à Sainte Hermine

C’est avec un peu de retard que Georges Clemenceau arrive de sa « bicoque » de Belesbat, à Saint-Vincent-sur-Jard, où il passe une partie de son temps depuis son retrait de la vie politique. Il se rend dans un premier temps à l’hôtel de ville où l’accueillent le maire, André Bujeaud, ainsi que de nombreux élus du département et les artistes Sicard et Magliari. Tous rejoignent ensuite les autres invités sur l’estrade officielle installée face au monument, sur la place.

De gauche à droite M. BAFFAY, Préfet de la Vendée, M. André BUJEAUD, Maire, Georges CLEMENCEAU, M. IGNACE, Député, Dr. PACAUD, Président du Conseil Général se rendent aux Halles pour le banquet.
© bnf.fr

Le discours de Clemenceau aux Herminois

André Bujeaud, au double titre de maire de la commune choisie par Clemenceau pour accueillir sa statue et de vice-président du Comité du monument, prononce le premier discours. Puis, Georges Clemenceau s’adresse au public en un long discours (une fois les photographes éloignés !), qui sera ovationné et largement relayé par la presse locale et nationale.

Les festivités 

Aux discours officiels succèdent les festivités : un grand banquet démocratique rassemble ensuite près de 700 personnes, dans les halles de la commune. Musiques et poésies rythment le repas et l’ambiance chaleureuse incite le Tigre à reprendre la parole, de façon improvisée et plus personnelle. Le banquet achevé, Clemenceau partage le début des festivités populaires organisées à travers la ville.

Plus tard, au sujet de cette inauguration du monument en son honneur – la seule qu’il fera de son vivant –, le « Père la Victoire » écrira : « J’ai eu la joie, le 2 octobre 1921, d’inaugurer ma propre statue à Sainte-Hermine. C’était très touchant. Cela s’est déroulé dans une atmosphère de kermesse villageoise. »

© Arch. dép. Vendée, Fonds Edmond Bocquier, 59 J 401

Photo du journal l’ Excelsior du 3 octobre 1921